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journal de ma vie.

ce jour là avoit Mr le mareschal de Chaunes l’empeschoit de le voir, et que ce seroit quand il luy voudroit permettre ; me priant d’asseurer Mr de Pralain et luy qu’il estoit leur serviteur tres humble, ce que je fis punctuellement. Il avoit avesques luy Saint Orse et Lendresse, deux capitaines braves hommes quy avoint charge de ce costé là[1].

Je m’en retournay dire a messieurs les mareschaux que je trouvay ensemble cheux Mr de Chaunes, ce quy s’estoit passé entre Mr de la Force et moy et ce qu’il m’avoit prié de leur dire. Allors Mr de Chaunes ne nous cela plus ce quy se traittoit entre monsieur le connestable et Mr de Rohan[2], nous priant de le tenir secret. Il me dit de plus que Mr le cardinal de Rets, Mr de Chomberg et le pere Arnoul contrarioint a l’accommodement : les deux[3] a cause de leur profession, le troisieme pour la certaine creance qu’il avoit de prendre dans huit jours Montauban, et qu’il luy avoit dit qu’il vouloit estre deshonoré et ne porter jamais espée en son costé s’il n’estoit dans dix jours au plus tard dans la ville ; ce quy me fit resoudre d’y aller le lendemain matin, et leur en demanday congé.

Je ne le peus faire neammoins parce que ce matin là, dimanche 10me, les ennemis firent une furieuse sortie du costé de Ville Bourbon, gaignerent les premieres tranchées qu’ils garderent assés longtemps,

  1. Ce colloque dut avoir lieu avant le 9 octobre. Voir la note 1 à la page 346.
  2. D’Esplans, le confident du connétable de Luynes, négociait depuis un certain temps avec M. de Rohan.
  3. Les deux ecclésiastiques.