mesme lieu ou il vous plait de tenir le conseil de guerre, sans courre aucun hasard ny peril, et d’une seule veue, vous pouvés remarquer en son tout et en toutes ses parties ; et sy jammais il y a eu lieu de prendre une prompte et seure resolution de quel costé on la doit attaquer, c’est a cette fois qu’il ne s’y rencontre que deux endroits par lesquels on la puisse battre, et forcer, sçavoir celuy de la vallée, et ceux du haut et du bas de la riviere (que je ne compte que pour un) ; et qu’en ce dernier toutes les apparences, les avantages, et les regles de l’art sont pour nous, là ou en l’autre les mesmes regles de l’art, et le sens commun nous deffend de l’entreprendre.
« C’est une maxime de guerre esprouvée, et generalement approuvée, que les places assises sur le bord des rivieres se doivent plustost attaquer par le haut et le bas de la riviere que par tout autre endroit, attendu que l’on n’a qu’a se couvrir du flanc opposé a la riviere, que les ennemis ne peuvent jammais parfaitement fortifier cette encoygneure, que les deffenses en sont aysement levées, que l’on peut par deux diverses batteries deça et dela l’eau battre une mesme piece[1], et que l’on se sert d’ordinaire de la rive du fleuve comme d’une tranchée et d’un chemin couvert. Tous ces avantages se rencontrent en l’attaque presente que vous pouvés faire sur le bord d’en bas de la Veirou, et de plus encores que vous n’aurés
- ↑ Tout le passage depuis le mot fortifier jusqu’à ceux-ci : une même pièce, manque dans les anciennes éditions : on l’a rétabli dans les éditions récentes, sauf que l’on a omis le mot l’on et le mot deux, ce qui change le sens de la phrase. Le passage existe dans les manuscrits Fr. 4063, Fr. 10315, Fr. 17476.