quattre mille chevaux a son secours ; mais il le trouva en desroutte et sy a propos qu’il y mit et deffit a platte couture le comte de Tilly victorieux du Saxon[1] et le poursuivit sy vivement qu’il ne luy donna loysir de se reconnestre jusques a Erdfort quy est a pres de cent lieues françoises de là[2], tuant tout ce quy demeura par les chemins des restes de l’armée du Tilly, ce quy apporta une telle consternation aux affaires de l’empereur que sy le duc de Bavieres avec une puissante armée ne se fut opposé au Suedois, il n'eut rien trouvé en toute l'Allemaigne quy luy eut fait resistance.
Mr de Lorraine quy en ce temps là avoit quelques trouppes sur pié en leva encores en toute diligence, et avec huit mille hommes de pié et deux mille chevaux passa en Allemaigne au secours du duc de Bavieres son oncle : mon frere et mon neveu le suivirent en ce voyage, et mon neveu s’y signala. Mon cousin le comte de Pappenheim[3] vint aussy (septembre) et s’opposa au roy de Suede quy tourna teste vers la Franconie, prit Virtsbourg, Mayense et Francfort quy n’estoint fortifiés ny pourveus, et mit la terreur et l’effroy de telle sorte dans l’Allemaigne que tout se rendoit.
Octobre. — Pendant que Mr de Lorraine estoit en
- ↑ Ce fut le 7 septembre (28 août, vieux style) qu’eut lieu cette journée de Leipzig où le roi de Suède répara par une grande victoire la défaite de l'électeur de Saxe.
- ↑ Erfurt, ville de Thuringe, moins éloignée de Leipzig que ne le pense l'auteur. — Il y avait aux précédentes éditions : qui est auprès de là.
- ↑ Godefroy-Henri, comte de Pappenheim, fils de Vitus, comte de Pappenheim, et de Marie-Salomé de Preising, sa seconde femme, né le 29 mai 1594, tué à Lutzen le 6 novembre 1632.