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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/179

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journal de ma vie.

quels je passay compromis de ma dite charge en faveur dudit marquis de Coualin pour la somme de quattre cent mille livres payable dans quinse jours suyvans.

Ce mesme jour les sceaux de Monsieur frere du roy[1] furent ostés a Verderonne quy peu de jours auparavant en avoit esté pourveu, et furent donnés a Mr Bouteillier le fils.

Le dimanche 25me de fevrier, jour auquel, quattre ans auparavant, j'avois esté ammené prisonnier a la Bastille, on dansa un ballet a l’Arsenac, ou le roy, la reine, et Monsieur se trouverent, au sortir duquel Monsieur print congé du roy, et s’en alla avec six chevaux de poste a Blois.

Le roy s’en alla le mesme jour a Senlis, et ce mesme lundy 26me monsieur le garde des sceaux dit a mon intendant qu’il me feroit donner deux cent mille livres comptant de ma charge de colonel general des Suisses pour son beau fils de Coualin, et qu'il entendoit qu’en suitte je luy misse en main ma demission, et qu'a loysir apres estre receu[2] il me feroit donner les autres deux cent mille livres ; ce quy me mit en colere, et luy manday que je ne donnerois point ma demission que je ne fusse entierement payé.

Le mardy 27me Mr des Noyers intendant me vint voir, et je luy dis franchement ma resolution pour la faire entendre a monsieur le garde des sceaux.

Le mercredy 28me il m’envoya le sieur Lopes avec lequel je m’accorday qu’il m’envoyeroit toute la somme

  1. Ici commence le feuillet 667 du manuscrit, dernier feuillet numéroté.
  2. Peut-être faudrait-il lire : receue, c’est-à-dire : après que ma démission aurait été reçue.