Aller au contenu

Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
275
1638. aout.

comme, pour luy donner cet employ sans murmure, monsieur le cardinal eut desiré que pour quelque peu de temps on luy mit pour compagnon Mr le mareschal de la Force, a cause que Mr de Bresé n’estoit pas de sy grande experience, il refusa ce compagnon et dit a monsieur le cardinal qu’il n’estoit pas beste de compagnie, et qu’il le laissat faire seul, ce que mondit sieur le cardinal ne luy ayant pas absolument accordé ny refusé lors qu’il le vit a Abbeville, neammoins sur ce que l’on luy dit que l’on parloit derechef de le conjoindre avec Mr le mareschal de la Force, il fit un matin assembler les chefs de l’armée, et leur ayant dit qu’il quittoit sa charge, il la remit avec le commandement qu’il laissa au sieur de Lambert mareschal de camp, et sans prendre congé du roy ny de monsieur le cardinal, il s’en revint a Paris quoy que luy peut persuader et dire Mr de Chavigny quy fut envoyé apres luy pour luy faire changer de dessein ; et ayant demeuré une seule nuit a Paris, s’en retourna en poste en Anjou.

Le 15me de ce mois, jour de l’assomption Nostre Dame, le roy fit faire une procession solennelle a Paris pour la dedicace qu’il fit de sa personne, de son royaume et de ses sujets, a la vierge Marie. Il avint ce jour là un grand trouble et scandale dans l’eglise de Nostre Dame de Paris, causé par ceux mesmes quy devoint l’empescher et le chastier, sy d’autres l’eussent esmeu ; dont la cause fut que le parlement et la chambre des comptes ont accoustumé de marcher aux pourcessions ou ils interviennent, le parlement a la droitte et la chambre des comptes a la gauche, en sorte que les premiers presidens de l’une et de l’autre