Page:Bastié - Ailes ouvertes, 1937.pdf/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
AILES OUVERTES

sont à bout de carburant… et le mien n’avait plus que le strict minimum…

C’est curieux… lorsqu’on me parlait des « steppes russes », je me représentais de grandes étendues plates déroulant à l’infini des kilomètres d’herbages où un avion n’aurait qu’à se poser. En réalité, au moins dans la partie que j’ai survolée, le pays est coupé de forêts et de marécages qui rendent parfois malaisé le choix d’un terrain propice.

Enfin, j’aperçus un plateau d’apparence hospitalière et je fis un atterrissage excellent.

Ce qui fut plus délicat, ce fut de sortir de l’appareil. J’avais accoutumé de sauter lestement à terre, mais cette fois, je ne pus manœuvrer mes jambes ankylosées qu’avec une peine extrême. Lorsque je réussis enfin à m’extirper de mon habitacle, je dus m’allonger sur le sol et exécuter toute une gymnastique musculaire avant de reconquérir la souplesse de mes membres.

Auparavant, j’avais constaté avec satisfaction qu’en 30 heures et demie de vol, j’avais bien parcouru mes 3.000 kilomètres et que je