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AILES OUVERTES

Et c’est Mollisson qui, plus chanceux que moi, en a fait l’acquisition et a effectué, avec cet appareil son voyage au Cap.

Cela fut une lourde déception… mais je n’y pouvais rien. La vie était là, avec d’autres exigences… Alors, j’ai enfermé mon rêve, avec mes espoirs et j’ai mis une pierre dessus.

Mais je n’avais pas dit mon dernier mot et je savais que la pierre, un jour, j’arriverais à la soulever…

En novembre 1935, grand émoi sur le monde : Joan Batten, la jeune Australienne, a traversé l’Atlantique sud. Naturellement, de tout mon cœur, j’applaudis à cette performance… Naturellement aussi, je sens remuer en moi ce vieux rêve, cet espoir obstiné que ma pierre n’avait pas réussi à étouffer… et je décide de reprendre le projet abandonné.

J’allai trouver Mermoz pour lui demander ce qu’il en pensait… Cher grand Mermoz, vous m’avez accueillie avec cette belle figure grave et profonde que vous aviez aux heures de décision… et dès mes premières paroles, je vous ai vu sourire…