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AILES OUVERTES

si près de prendre corps. Et cette fois, j’apprends, avec terreur, que tous les avions prêtés aux civils seraient repris pour être mis à la disposition de l’aviation populaire…

Inquiète, mais nullement refroidie, je rassemble tout mon courage… et je retourne… au ministère. Cela devenait une habitude !…

M. Pierre Cot m’accorde une audience. Je lui fais part de mes malheurs et de mes craintes :

— Pour vous, rétorqua-t-il, ce n’est pas la même chose. Cet avion vous a été formellement promis et je tiendrai les promesses qu’on vous a faites.

Cette réponse, dans la bouche de M. Pierre Cot, prenait une singulière valeur. Je l’ai trouvée très crâne parce que en me donnant un tel encouragement, en un tel moment, après les tentatives malheureuses qui avaient été faites précédemment, surtout après la catastrophe qui nous privait de Jean Mermoz, le ministre encourait une grave responsabilité, et je lui en ai été très vivement reconnaissante.