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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

ou retarder encore mon projet, la minute est venue où je sais que tout ne dépend plus que de moi. Et c’est, brusquement, la détente… l’apaisement des heures rares et décisives.

Je fais sortir l’avion pour vérifier une dernière fois, par un tour d’horizon, si mes compas n’ont pas bougé malgré les travaux qu’on a effectués dessus.

M. Vion avait mis aimablement à ma disposition deux de ses compas dont un tout nouveau, une merveille de précision qui a fait l’admiration des navigateurs. Entre parenthèses, j’étais très fière de cette marque d’estime qui m’était donnée par M. Vion, car le modèle qu’il me prêta n’existait qu’en double exemplaire ; l’autre exemplaire avait été confié au capitaine Rossi.

Ne disposant pas de radio, c’est sur lui seul que j’avais placé ma confiance ; lui seul allait me conduire au but : les temps de ma traversée sont plus éloquents que tous les éloges que je pourrais faire de lui.

Au bureau d’Air-France, Comet travaille à