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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

gré quelques cumulus qui se promenaient bas, à trois cents mètres.

Depuis un moment, il me semblait voir à l’horizon une ligne blanche. D’après mes temps de vol, je me doutais que j’étais près de la côte, et je ne fus pas trop étonnée de la découvrir. Ni trop étonnée, ni très joyeuse : mon but était Natal. Ce que je voulais, c’était arriver pile sur Natal.

La côte était de plus en plus proche. Très froidement, je calculai, si je restais en mer sans me rapprocher, en poursuivant toujours ma ligne, quel cap il faudrait que je prenne… et, tandis que je fouillais tout l’horizon des yeux, j’aperçus un grand rio qui me donna mon premier battement de cœur, car il me prouvait que j’avais dépasser Natal de quelques kilomètres…

Tout d’abord, je rusai avec moi-même et feignis de ne pas m’y intéresser… de peur d’une désillusion. Quelques minutes plus tard, je survolai Natal… Et là j’eus vraiment, une grande, une grisante sensation de victoire… lorsque je compris que j’arrivais pile !