Page:Bastié - Ailes ouvertes, 1937.pdf/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
164
AILES OUVERTES

terminer jusqu’au bout cette ligne, la plus belle du monde… Mais mon temps était mesuré et il fallait que je rentre à Buenos-Ayres car je venais d’obtenir du Ministre de revenir en passagère, sur la ligne transatlantique.

Nulle faveur ne pouvait m’être plus précieuse ; nulle ne fut accueillie avec plus d’allégresse. C’est que, pendant l’inoubliable période que je viens de vivre, j’ai pu apprécier, mieux encore que je ne l’avais déjà fait, ce qu’est cette ligne transatlantique que nos pilotes ont créée et qu’ils continuent, tous les jours, à servir obscurément, intensément.

Désormais, nul ne pourra plus passer au large du Cap Vert sans voir se profiler sur l’abîme l’ombre ailée de la Croix-du-Sud… sans évoquer la grande figure de Celui dont le nom est à jamais associé à la ligne : Jean Mermoz… sans accorder une pensée émue à la courageuse mémoire des quatre compagnons, qui suivirent le pilote dans son glorieux destin…

Devant de tels hommes, je me suis souvent