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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

caisse, mal à l’aise et radieux, ouvre des boîtes, coupe du pain, me verse à boire… et mord vigoureusement dans une cuisse de poulet…

Je ne peux me rappeler cela sans avoir à la fois envie de sourire et de pleurer…

… Cette traversée s’effectua par un temps splendide. Nous eûmes la joie de rencontrer un bateau dont les passagers s’étaient réunis sur le pont pour nous voir passer… Ils agitaient leurs mouchoirs… et nous tous, à bord, pilotes, navigateur, mécaniciens, nous nous nous sommes penchés pour leur faire signe… joyeusement. Les passagers d’un bateau ne se doutent pas, je suis sûre, de toute la joie que procurent à l’équipage d’un avion, de telles rencontres… C’est comme un signe mystérieux qui nous vient d’en-bas, d’un encouragement, un heureux présage…

Après les avoir dépassés, nos visages avaient repris leur gravité et les heures continuèrent à s’écouler, lentes et monotones. Il y a dix-sept heures bientôt, que nous volons… et nos regards fouillent l’horizon… Enfin, nos yeux