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AILES QUI S’OUVRENT…

…Me voilà donc brevetée. On m’aurait donné un trône d’impératrice ou une baguette de fée que je n’eusse pas été plus enivrée, plus fière et plus joyeuse. J’étais animée de l’enthousiasme ardent des néophytes et je ne rêvais que prouesses.

Malheureusement, nos moyens ne me permettaient pas l’achat d’un avion — encore moins son entretien. Et je rageais de voir mon zèle rester sans emploi.

— Si on me laissait au moins courir ma chance ! disais-je, dépitée, à mon entourage. Si on me confiait un appareil !… Il faudrait évidemment que je fisse quelque chose qui attirât sur moi l’attention du public… et des constructeurs…

Bart écoutait mes doléances d’un air méditatif, mais il avait déjà quelque chose en tête, et ne savait comment me le dire. Un jour, il lâcha, négligemment : — J’ai idée que si quelqu’un passait sous le pont Transbordeur, cela ferait un beau tapage…

Le pont transbordeur… Tout le monde à