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MES « TRENTE-HUIT HEURES »

Si j’insiste sur ce fait, c’est que, par la suite, on devait me faire presque officiellement grief de posséder un avion étranger. J’avais fait ce choix parce que j’y avais été encouragée.

Or, pendant mes préparatifs, il se produisit un événement qui changea momentanément mes intentions. Tandis que s’équipait mon Klemm, Lena Bernstein, sur Farman 190, moteur 230 CV. Salmson, me ravissait mon record de durée par 35 heures 44 minutes.

Certes, j’applaudis sincèrement à la brillante performance de ma camarade qui m’avait battue de loin, mais piquée au vif, je n’eus plus qu’une idée en tête : reprendre mon record.

Il me fallait pour cela rester dans les airs près de 40 heures, et je n’avais à ma disposition, au lieu du puissant appareil de ma rivale, que mon petit avion baptisé gaîment Trottinette

J’entrepris immédiatement la réalisation de mon projet. Dans les ateliers de la maison Salmson, aidée de mécaniciens dévoués, je mis au point mon petit moteur de 40 CV.