Page:Bastide - La Petite Maison.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nouveau pour moi… Je sens qu’il me saisit… Mélite, daignez m’écouter…

— Non, Monsieur, je veux sortir ; je vous écouterai plus loin…

— Je veux que vous m’estimiez, reprit-il, que vous sçachiez que mon respect égale mon amour, et vous ne sortirez pas ! »

Mélite, tremblante de frayeur, étoit prête à se trouver mal ; elle tomba presque dans une bergère. Trémicour se jetta à ses genoux. Là, il lui parla avec cette simplicité éloquente de la passion ; il soupira, versa des pleurs. Elle l’écoutoit et soupiroit avec lui.

« Mélite, je ne vous tromperai point ; je sçaurai respecter un bonheur qui m’aura appris à penser ; vous me retrouverez toujours avec la même tendresse, avec la même vivacité… Ayez pitié de moi !… Vous voyez…

— Je vois tout, dit-elle, et cet aveu renferme tout. Je ne suis pas sotte, je ne suis point fausse… Mais que voulez-vous de moi ? Trémicour, je suis sage, et vous êtes inconstant…