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IV. L’ARRIVÉE DU TRAIN


D’habitude, la petite gare de la Plaine est bien paisible. Seuls, quelques rares promeneurs y descendent, la semaine, car les marchands juifs qui, chaque saison, parcourent les rangs en étalant leurs marchandises, et les divers entremetteurs qui viennent acheter en bloc les produits de la ferme, font toujours le trajet en voiture. Mais, on y voit par exemple de longues rangées de bidons de lait, que les habitants du rang portent matin et soir au train qui les amène à Montréal où des laitiers le distribueront ensuite de porte en porte. Le samedi, quand la température est favorable, nombre de citadins, avides d’air pur et de liberté, descendent à la Plaine pour y passer vingt-quatre heures dans un heureux farniente, étendus sous les grands arbres, derrière lesquels coule un petit ruisseau à la chanson cristalline.