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LE MOIS MOUILLÉ




Par les vitres grises de la lavanderie
J’ai vu tomber la nuit d’automne que voilà…
Quelqu’un marche le long des fossés pleins de pluie…
Voyageur, voyageur de jadis qui t’en vas,
A l’heure où les bergers descendent des montagnes,
Hâte-toi ! Les foyers sont éteints où tu vas,
Closes les portes aux pays que tu regagnes.
La grande route est vide et le bruit des luzernes
Vient de si loin qu’il ferait peur… Dépêche-toi :
Les vieilles carrioles ont soufflé leurs lanternes…
C’est l’automne : elle s’est assise et dort de froid
Sur la chaise de paille au fond de la cuisine…
L’automne chante dans les sarments morts des vignes…