Les poètes dévotieux,
Avec leurs muses d’élégie,
Sanglotaient des sanglots frileux…
Triste nuit, de leur sang rougie,
Toi, pâle Muse aux doux yeux bleus,
Qui chantais à la pleine lune,
Tout est passé, comme le cri
D’un oiseau blessé dans la hune…
Ta pauvre robe a défleuri,
Fille des âmes solitaires.
Temps des romances, temps naïfs !
Quand les amants aux cimetières
S’en allaient pleurer sous les ifs…
Qui donc remettra vos parures
Et vos bouquets abandonnés,
Ô langoureuses créatures.
Portraits aux cadres écornés ?
Quand re verrons-nous près des tables
Où veillaient les jeunes rêveurs,
Les amoureuses charitables
Prier tout bas, avec ferveur ?…
jadis I douces nuits de mai…
temps des longues diligences…
Des dames en cabriolet…
Jo suis né tard et sans croyances.
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LA NUIT D’OCTOBRE.