Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/347

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DARTÈS.

Tu perds toute dignité, tu ne vois pas dans quelle situation odieuse tu vas nous mettre tous les deux !…

GIBERT.

Odieuse… oui ! plus odieuse encore demain et après… Chaque jour sera un pas de plus vers la chute, Dartès !… Il y a un bruit d’ailes au-dessus de votre tête. Ne l’entendez-vous pas ?

DARTÈS.

Ce que j’entends, c’est derrière vos fanfaronnades le bruit d’une humanité en marche qui vous emportera comme une poussière.

GIBERT.

En attendant, je ne fléchirai pas, entendez-vous tous les deux ! Je ne fléchirai pas.

RENÉE, (jetant la clef par la fenétre.)

Père, tu ne sortiras pas d’ici !… Tiens !

DARTÈS.

Qu’est-ce qu’elle fait ?

RENÉE, (à Gibert.)

Vous avez cinq minutes avant qu’on force cette porte !… Tous les exemplaires détruits, voilà ce que je veux, entendez-vous, tous !

DARTÈS, (de la fenêtre.)

La clef est tombée sur le toit.

GIBERT.

Le toit de l’imprimerie… Cette fois je vous certifie bien que cette plaisanterie va cesser.

(Il se précipite au téléphone.)