Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/263

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ISABELLE.

Laisse, laisse… (Elle passe.) Je suis, à mon tour, nerveuse aujourd’hui… Et puis, que ce soit fini !… Je ne sais ce que j’avais, un besoin malsain de parler… On a tort. Cessons.

GEORGES.

Mais tu m’en veux.

ISABELLE.

Je te jure que non… C’est moi qui me juge absurde. Remonte travailler… et redevenons sérieux.

(Elle va à la sonnette et sonne.)
ISABELLE.

À propos de choses sérieuses, j’attends toujours le notaire pour l’acte. Es-tu passé chez lui, mercredi ? Qu’a-t-il dit de ma lettre ?

GEORGES.

Mercredi ?… non, je n’y suis pas passé… je n’ai pas eu le temps… J’irai demain.

ISABELLE.

Comment, tu n’as pas eu le temps de deux heures à sept ? Qu’as-tu donc fait à la ville ?

GEORGES, embarrassé.

Ben, pas mal de commissions… je me suis attardé chez le sellier… Et puis la vie de province, déjà !… j’ai flâné au café Lebrault, avec des amis.

ISABELLE.

Jusqu’à sept heures ?

GEORGES.

Je te demande pardon… j’enverrai le cocher demain matin… Il n’y a pas de mal.

ISABELLE.

Merci.

(Silence.)
GEORGES.

Quoi ?

ISABELLE.

Rien… bonsoir.