Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/114

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Ces mains trop vieilles, ces mains trop bonnes,

elles n’ont pas fait leur meilleure besogne,

mais je jure rouge qu’elles la feront !

ERVOANIK.

Sur la table il y avait nappe blanche,

un vase rempli de beurre jaune,

et elle tenait à la main un verre

du vin qui plaît au cœur des femmes…

Hélas ! ma mémoire pourquoi n’avais-je jamais pensé

que je serais condamné à mourir à cause d’une fille…

MARIA.

Puisse-t-elle ne plus se lever

de la place où elle est, — vivante !

ERVOANIK.

Elle n’avait pas pourtant lieu de me haïr…

Je ne suis qu’un pauvre jeune fermier,

fils de Matelinn et de Maria Kantek.

J’ai passé trois ans à l’école…

mais maintenant je n’y retournerai plus…

Dans un peu de temps je m’en irai encore loin du pays,

dans un peu de temps je serai mort,

et m’en irai en purgatoire…