Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/162

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Écoute… viens ici… Tu vois, je ne me fâche plus… je me fais bien petite grand’mère. Regarde-moi, et comprends bien ce que je vais te dire, simplement, mais fermement : Laisse-nous partir, Daniel, moi et Marthe… tu n’as aucune raison à t’opposer au départ de Marthe, n’est-ce pas ?

MAXIME.

Mais…

GRAND’MÈRE.

Non, non… Comprends bien… je t’en supplie… Mets toute ta volonté à me comprendre… Et ne réponds pas mal. Souviens-toi, fils, que je t’aime aussi. Souviens-toi que quand tu étais petit, comme Daniel (car être malade, c’est être petit), je t’ai bien gâté, bien soigné… et j’aurais tout fait pour te guérir s’il l’avait fallu… et j’aurais eu grand crève-cœur, petit… si… (Très lentement.) voulant un joujou pour t’empécher de souffrir, quelqu’un me l’avait refusé, ou avait voulu me le reprendre des mains… Je n’en dis pas plus… Je te demande, humblement, tu vois, en camarade, la permission de laisser partir Marthe avec nous…

MAXIME, (troublé.)

Voyons… que veut dire ?…

GRAND’MÈRE, (vivement.)

Tu accepteras, tu accepteras !… Si ce n’est au-