Votre époux ? que dites-vous là ?
À moins que vous ne soyez à plaisanter,
fillette au beau caquet…
Eh ! serait-ce donc vanité ?
Vous, prendre époux, la fille aux liards,
vous la belle brûleuse de bouches !
Il sera ainsi que je dis… et mieux encore,
si Dieu me donne le courage ;
car à celui-ci je veux être pour l’éternité
d’âme, et jamais de corps…
Et je voudrais même que ce corps
n’eût jamais été qu’à vous,
mère qui me l’avez donné…
Ma bouche a bien clos son dernier baiser,
et ne sait plus qui l’a emporté !
Ma bouche est morte aussitôt
que j’ai connu ce qu’était l’amour…
Et plutôt que de lui porter sur les lèvres
ce fléau de Dieu que je suis, —
j’aimerais mieux tomber sur place…
ou encore souffrir, ou toujours souffrir…
C’est dans cet espoir que je vis.
Vous me surprenez, Aliette