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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/188

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Scène XI


GINETTE, DUARD puis UN GARÇON DE BUREAU

GINETTE.

Vous me croirez si vous voulez, mais ça m’a été absolument indifférent de voir le visage de Madame de Saint-Arroman !

DUARD.

Ses paroles vous eussent produit probablement le même effet.

GINETTE.

Qu’on dise ce qu’on voudra ! Je n’en ai pas le moindre souci et ce n’est pas ça qui m’empêchera de me mettre au travail.

DUARD.

Vous avez l’air content, heureux, Ginette. Vous ne savez pas la satisfaction que j’en puis éprouver. Moi aussi, je ressens une si grande joie de vous voir pénétrer ici comme chez vous. Tout le monde dans mon entourage vous regarde avec sympathie… vous le sentez, n’est-ce pas ?

GINETTE.

Ma foi, oui. Je suis ravie de prendre la direction de mon service. Ah ! pouvoir enfin faire quelque chose ! Il me semble que les portes se rouvrent… Voyez-vous, tant que l’on sentait que l’humanité souffrait encore de toutes parts, on pouvait prolonger sa maussaderie, sa songerie au coin du feu, mais dans la joie universelle, ne pas pouvoir s’y précipiter… ah ! ce serait dur ! (Elle s’interrompt.) J’ai peut-être tort de vous dire ces choses ; je manque d’à-propos ; mon point de vue est très