Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/220

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BELLEU.

C’est Dartès qui me paie mes appointements : il y a une nuance ! En tout cas, je ne me reconnais pas le droit d’enfreindre les ordres de mon patron !

SCOTT.

Mon vieux, il y a dans ces télégrammes, nous en sommes sûrs, une dépêche de la plus haute importance.

BELLEU.

Attendez que le patron soit là… Il ne saurait tarder !

SCOTT.

S’il n’est pas là, maintenant, c’est qu’il ne viendra pas aujourd’hui… c’est qu’il ne veut pas être là !… Vous ne vous rendez pas compte du stratagème ?… Nous le cherchons partout au bout du fil !… Il n’a pas déjeuné chez lui… Il a fui son domicile… Sa femme est ici !… Elle-même n’a pu le joindre depuis ce matin.

BELLEU.

Ah ! elle est là ?

SCOTT.

Oui.

BELLEU.

Où ça ?

SCOTT.

Dans le bureau de Lasserre !

BELLEU.

Dans le bureau de Monsieur Lasserre ?… (Brusquement.) Encore une fois, je regrette, mon cher Scott, mais je viens d’interroger ma conscience…

SCOTT, (un pas vers la porte.)

C’est bon !… Et si Madame Dartès elle-même