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Scène III


WHEIL, RENÉE

RENÉE, (entrant.)

Oh ! Monsieur Wheil, mon père regrettera vivement de ne pas s’être trouvé là !…

WHEIL.

Bonjour, Mademoiselle !… Il ne veut pas me recevoir ?

RENÉE.

Mais je vous assure !…

WHEIL.

Ça ne fait rien ; votre présence me suffit !… Vous aimez beaucoup votre père, Mademoiselle ?

RENÉE.

Mon Dieu, Monsieur, vous me posez la question comme on dirait : « Rodrigue, as-tu du cœur ? »

WHEIL.

Évidemment, c’est absurde !… Nous savons tous que vous le chérissez… que vous vivez avec lui, en communauté parfaite de pensée !… L’aimant comme vous l’aimez, vous ne pouvez être que de bon conseil pour lui !…

RENÉE.

Oh !… les conseils… Je ne permets pas d’intervenir dans la vie intellectuelle de mon père…

WHEIL.

Mademoiselle… il faut que vous l’empêchiez de faire une sottise… une sottise dont il traînera toute sa vie le boulet !… C’est un homme perdu… un grand homme perdu s’il accepte…