Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/325

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WHEIL.

C’est trop terrible ! Je vous assure, trop terrible !… Je vous flanquerai en quatrième page des placards grands comme ça !… Mais vous allez connaître un succès formidable. Vous pouvez vous passer d’un article de tête du Français !

GIBERT.

Vous ne me blâmez pas, je pense ?

WHEIL.

Ah ! foutre non… ces gens-là sont abominables !… Le gouvernement est vis-à-vis d’eux d’une faiblesse inconcevable, je l’ai dit cent fois à Dartès !… S’il reçoit aujourd’hui une volée de main de maître, tant pis pour lui, comme dit la chanson : « Fallait pas qu’y aille !… »

GIBERT.

Trois grands quotidiens vont cette semaine même consacrer à Lascar le Juste deux colonnes, il sera regrettable pour le Français que…

WHEIL.

Mon cher, la raison principale, ce sont les chapitres qui ont trait à la vie privée de Dartès, la correspondance de sa femme avec Menescal, etc. Que voulez-vous que je fasse, mettez-vous à ma place ! Là, peut-être, avez-vous eu tort… êtes-vous allé trop loin ?… L’homme public suffisait.

GIBERT.

Il faut frapper sur tous les endroits faibles de la statue. Il faut saper à la base ; l’heure est favorable. Après la brillante ascension de son soleil, il y a une éclipse momentanée même dans son parti, ce parti qui lui doit tant ! Son humanitarisme leur paraît suspect, retardataire. Malheu-