Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/90

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BARRIER.

Que voulez-vous ? Nous payons en caducité notre excédent de génie et de jeunesse. C’est comme une espèce de loi des compensations.

GINETTE, (se haussant sur la pointe des pieds et avec des grands gestes coupants.)

Ah ! il faudra balayer tout ça après la victoire !

BARRIER, (riant.)

Regardez-la avec ses dents de jeune louve, elle va en croquer sa tasse !

DUARD.

Elle ne fait qu’une bouchée de tous les fonctionnaires futurs et passés.

PIERRE, (haussant les épaules.)

Et puis tout cela est bien puéril, Ginette ! Dans le poids mort des civils dont vous parlez, il n’y a pas que les vieillards ; il y a une masse de gens inaptes au service et à l’activité.

GINETTE, (l’interrompant.)

Les déchets, quoi ! Heureusement, il y aura aussi les autres…

BARRIER.

Qui ?

GINETTE.

Mais ceux auxquels on ne pense pas assez, ceux qui reviendront, tiens, parbleu ! Et à ceux-là toutes les places au soleil !

PIERRE.

Et à eux tout l’amour !

GINETTE.

Tiens, comment donc, aussi !