Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/95

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qui ne se soit posé la question : « Dans ma faiblesse n’entre-t-il pas un peu de lâcheté ? »

CÉCILE, (avec force.)

Pas ici… je vous le garantis !…

DUARD.

Et cela ne m’empêche pas de vous être tout dévoué, Mademoiselle, tout acquis à chaque fois que vous aurez besoin de moi… N’hésitez pas à m’appeler et à user de mes services… Au moins, faire en sorte d’être bon, utile… à tous…

GINETTE.

Mais vous voyez que je ne me prive pas de vous déranger… Et, si même pour l’organisation du train sanitaire… (On entend la corne de l’auto.) Tiens ! ce n’est pas possible, déjà lui !

BARRIER.

Il ne peut pas matériellement avoir eu le temps !

DUARD, (va à la fenêtre.)

Charles, qu’est-ce qu’il y a ?… Quoi ?… Oh ! bon (Il se retourne.) L’auto l’a laissé là où il l’a conduit. Et il nous le renvoie, de peur que nous ne nous mettions en retard.

BARRIER.

Tant mieux, profitons-en !… Je suis bourrelé de remords !… Madame, Mademoiselle, excusez-nous… La classe 37 m’appelle.

CÉCILE.

Dites-moi… Vous descendez la rue Carnot ?

DUARD.

Tout droit.

CÉCILE.

Voulez-vous me déposer en passant chez ma cousine de Saint-Arroman ?…