Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/127

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berge que revêtue d’une cape noire pour ne pas être remarquée. Elle exige l’assurance qu’elle ne sera pas introduite dans votre chambre personnelle.

DON JUAN.

Va lui dire qu’elle vienne ici sans crainte, puisque sa porte m’est, hélas ! condamnée… Mais quand, Barbara ?

BARBARA.

Ma maîtresse se rend à une fête de nuit et va souper place San-Jacinto… Elle fera un crochet pour passer par ici… Le carrosse s’arrêtera dans une petite rue.

DON JUAN, (désignant une porte à gauche sous la voûte.)

Vous entrerez directement ici par cette porte… de cette manière la divine n’aura même pas à traverser la taverne. Va vite. Je l’attends déjà avec une impatience formidable !… Tiens.

(Il fait mine de tirer quelque chose de son gousset.)
BARBARA, (refusant d’un geste indigné.)

Fi !

(Au loin, claquements de fouets, grelots.)
DON JUAN.

Tu as ton honneur ?

BARBARA.

Pas de gages pour l’amour !

DON JUAN.

Fille d’Ève !… C’est vrai que j’ai toujours eu la complicité des servantes et la haine de Sganarelle… (Barbara sort par la petite porte que lui indique