Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DON JUAN.

Je t’ai fait préparer une petite chambre à côté de la mienne. Nous parlerons de moi toute la nuit… D’ailleurs, tu vas y monter tout de suite. Oui, mon cher, un rendez-vous important, ici même… Je ne prévoyais pas l’heure à laquelle tu arriverais, et… tel que tu me connais… mon temps a son emploi !

ALONSO.

Toujours le même, alors ? L’homme à la rose n’a pas renoncé, même sous le nom d’emprunt !

DON JUAN.

Je me soutiens !… Je me soutiens… Tu n’as avec toi que cette mallette ?

ALONSO.

Et un sac de nuit. Le voilà !

DON JUAN, (à Pablo qui entre.)

Pablo, prépare la chambre… Je fais servir ton dîner ici, n’est-ce pas ?

ALONSO.

Merci, non. J’ai mangé à l’auberge… Un verre de vin, tout au plus.

DON JUAN, (à Pépilla qui sert les hommes dans la pièce du fond.)

Pépilla, apporte-nous du vin fin.

ALONSO.

Belle, ta conquête actuelle ?

DON JUAN.

Une veuve. Je l’adore ! J’en suis aux veuves,