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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/175

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LA TENDRESSE




ACTE PREMIER

Le cabinet de travail de Barnac, dans un immeuble qui donne sur le quai Voltaire. Bibelots de prix. Intérieur très raffiné mais non exempt de lourdeur. Cependant un nombre considérable de coussins, dans des coins colorés et douillets, atteste la préoccupation du bien-être. Un certain contraste de sévérité et de légèreté règne dans l’appartement. Autour de la pièce, en galerie circulaire, les bibliothèques. On y accède par un escalier à vieille rampe : là-haut, dans cette galerie, petite loggia profonde, comprise entre deux bibliothèques, qui forme un véritable retrait consacré à la solitude. Cette loggia est fermée à volonté par une portière en velours de Gênes. Elle communique derrière, avec l’appartement, qui forme hôtel, à deux étages.



Scène PREMIÈRE


(Au lever du rideau, Barnac, assis à sa vaste table de travail, cause avec un évêque.)
MONSEIGNEUR DE CABRIAC, BARNAC

MONSEIGNEUR.

J’ai la voix certaine de Missoulet !

BARNAC.

Certaine ?… Heu, heu ! C’est un renanien, Monseigneur, et, à cette école, il a appris à douter de tout… même de sa propre voix…