Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/187

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MARTHE.

Tiens, parbleu !… Je veux perdre une livre trois quarts sous tes yeux ! (Elle se dirige vers la chambre, dont la porte est au bas de l’escalier.) Et mes petits ? Ils ne sont pas venus t’embrasser en passant ?

BARNAC.

Pas encore. Je suis même un peu vexé…

MARTHE.

Ils auront été retenus au bois. J’avais bien recommandé à Miss deux de te les amener.

MISS, (qui avait sonné à la porte, puis donné l’ordre au domestique d’apporter le thé, se retourne, vexée.)

Miss deux !… Comme c’est agréable pour moi, ces plaisanteries !

MARTHE, (riant à Barnac.)

Attends-moi pour le thé… Je vais faire vinaigre avec toi.

(Elle sort.)
MISS.

Je ne veux plus qu’on m’appelle Miss !… Là !…

BARNAC.

En vérité… ouais… Tarare…

MISS.

Je ne veux plus de ce surnom qui devient trop parisien. Tout le monde, au théâtre et ailleurs, a fini par prendre l’habitude de m’appeler Miss… Et voilà que vous en arrivez à appeler Miss deux la gouvernante des enfants de Marthe !… C’est charmant de vous payer ma tête par surcroît !…