Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/217

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grand… le point de ralliement de notre génération… toi, qui ne devrais être entouré que de respect !… Nous éprouvons vraiment trop de peine, nous, tes amis, à voir qu’autour d’un homme de cette valeur, il n’y a pas le sentiment de vénération auquel il a droit !… Certaines indignités devraient t’être épargnées…

BARNAC.

Ah bah !… Je suis si ridicule que ça ?…

GENIUS.

Un homme de ta sorte ne peut jamais être ridicule !… D’ailleurs, je ne veux rien dire… rien préciser… Je n’ai pu retenir, puisque tu m’y encourageais toi-même, un cri d’avertissement, voilà tout. Fais-en ton profit, si possible, et n’en parlons plus. Excuse-moi. J’avais encore les yeux mouillés d’attendrissement… Tu viens d’être si spontanément généreux, si… Et là… sous mes yeux… juste… ces mensonges misérables… Ah !

(Silence.)
BARNAC, (allant lentement à lui. Il lui pose la main sur l’épaule.)

Allons… qui est-ce ?…

GENIUS, (sursaute.)

Hein ?…

BARNAC.

Qui ?… Nomme-le…

GENIUS.

N’espère pas ça de moi… Je ne sais rien, je ne fais aucune délation… Je te dis simplement… « Ouvre l’œil… surveille… » Toi-même, d’ailleurs,