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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/197

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Comment l’empêcher ? Je regrette bien que Gabrielle et elle aient tenu à ce qu’il soit enterré ici, à Rueil !… Je redoutais tant les journées qui suivraient… ici… au milieu de ces souvenirs… Oh ! Georgette, Georgette, il faudra bien tout de même qu’on arrive à la sauver, ma pauvre chérie !

(La cuisinière est sortie à gauche. Georgette va à la porte-fenêtre.)
GEORGETTE.

La voilà dans l’allée.

BIANCA.

Enfin !

(Elle fait signe à Georgette de partir. Cette exclamation n’a pas obtenu de Gabrielle la moindre attention. Au bout de quelques instants, sous la neige, apparaît la silhouette noire et traînante de Jessie.)


Scène II


BIANCA, GABRIELLE, JESSIE

(Bianca va à Jessie, doucement, sans insister.)
BIANCA.

Tu es trempée… Mets-toi devant le feu… Tu ne veux pas que j’aille te chercher d’autres chaussures ?

(Elle lui retire son manteau couvert de neige.)
JESSIE, (montrant Gabrielle.)

Toujours la même chose ? Pas un mot ?

BIANCA.

Rien.

JESSIE.

Laisse-nous seules, elle et moi, un instant, veux-tu ?

(Bianca sort.)