Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

revoir et si, par la suite, vous avez besoin au contraire d’un messager, d’un appui en quelque sorte, je vous prie d’user de tout mon dévouement. Permettez que je vous laisse ma carte, « Gaston Maneuvrier ».

JEANNE.

Je vous remercie beaucoup. Monsieur. Mais tout cela ne m’explique pas pourquoi vous êtes monté !

MANEUVRIER.

Il y a des choses délicates, très délicates, qu’un jeune homme répugne toujours à dire et qui, dans la bouche de mon ami, n’auraient pas pris le caractère posé qu’elles prendront peut-être dans la mienne. Aussi bien, nous avons tellement confiance l’un dans l’autre que vous pourrez me répondre comme si vous vous trouviez en présence de Gabriel lui-même.

JEANNE.

Je vais fermer la porte.

(Elle va fermer la porte. Lui fait quelques pas vers le berceau, regarde l’enfant et s’assied sur le fauteuil qu’elle a quitté à son entrée.)
MANEUVRIER.

Il s’agit de la pension du bébé.

JEANNE.

Je sais bien que c’est dur, parbleu ! Je suis désolée si…

MANEUVRIER, (l’interrompant.)

Laissez-moi m’exprimer jusqu’au bout, Mademoiselle. Mon jeune ami désire assurer à votre enfant une rente jusqu’à sa majorité.