Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/318

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que tu voulais que je comprisse… Ta confession n’aura pas été vaine. Je ferai mon devoir, tout mon devoir, je te le promets !

LEVASSEUR.

Vrai ?

PHILIPPE.

De toi à moi… c’est juré !

LEVASSEUR, (regardant son fils avec émotion.)

Ah ! tu ne sais pas le bien que tu me fais, Philippe ! le soulagement que j’éprouve tout à coup !… Il me semble que de l’air pur entre dans mes poumons ! Alors, c’est vrai, bien vrai ?… ce n’est pas une parole de commande ?

PHILIPPE.

En doutes-tu ? Regarde-moi !

(Levasseur se lève et va lentement vers son fils.)
LEVASSEUR.

Oui, j’ai vu la franchise dans tes yeux ! c’est très bien, Philippe, c’est très bien !… Embrasse-moi, petit !

(Ils tombent dans les bras l’un de l’autre.)
PHILIPPE.

Tu seras content de moi, désormais !… Tu as bien fait de me donner ton émotion à partager. Je suis bouleversé… mais le germe va pousser. Et tu verras que moi aussi… je suis ton fils !

LEVASSEUR.

À nouveau, j’éprouve une grande émotion, mais bienfaisante, celle-là, très douce ! Et puis, tu sais, entre nous, pas besoin de phrases, pas de grands mots, c’est inutile ! Il ne faut pas s’en faire ac-