Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/351

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LEVASSEUR.

Ah ! ça, est-ce que je suis fou ?

LE SOLDAT.

P’t’être pas !

LEVASSEUR, (pousse un cri.)

Vivant ?

LE SOLDAT.

Vivant !

(Un silence stupéfait, tragique, ébloui.)
LEVASSEUR, (se reprenant, avec un soupçon.)

Mais ce n’est pas possible, votre mère me l’aurait dit, je le saurais…

PAUL.

Oh ! n’ayez pas peur… Il n’y a aucune supercherie de la part de ma mère.

LEVASSEUR, (la voix étranglée.)

Alors… alors… vite ! Parlez !… mais parlez donc !

PAUL.

Minute de repos !… Je vais vous expliquer.

LEVASSEUR.

Elle vous a cru mort réellement ?

PAUL.

Parbleu !

LEVASSEUR.

A-t-elle su, par la suite, que vous étiez vivant ?

PAUL.

Tiens donc !