Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/42

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vrai toutes… soyez sans peur. Je sais déjà qu’elle ne doit pas manger de pain, le pain lui faisant mal à l’estomac, qu’elle ne doit pas abuser des cachets d’aspirine… que…

BIANCA.

Vous me trouvez un peu ridicule !

LE DUC.

Pas le moins du monde. Vous ne vous êtes jamais séparée de votre fille ?

BIANCA.

Jamais un jour entier. Et Bébé a si peu voyagé ! Nous allions autrefois tous les ans à Deauville.

LE DUC.

Je me souviens de vous y avoir rencontrée. Votre beauté et votre luxe ont eu leur célébrité.

BIANCA.

Merci de vous en souvenir !… En tout cas, maintenant je dissimule comme je peux mon émotion, mais si vous pouviez connaître le fond de mon cœur !

LE DUC.

Je devine tout ce que vous auriez encore à me dire… toutes vos appréhensions… tous les tourments que vous cachez… éternelle phrase : « Ayez-en bien soin, rendez-la heureuse ! »

BIANCA.

Toutes les mères me ressemblent.

LE DUC, (avec un sourire indéfinissable, et vite réprimé.)

Non, pas toutes ! Mais, dans certaines circonstances, elles ont des points communs, évidemment. D’ailleurs, entre l’union libre et le ma-