Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/73

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MAX.

Hier… quand maman est venue à Paris me rendre visite, je lui ai arraché petit à petit la révélation que je redoutais tant. D’ailleurs, depuis quelques semaines, ton changement d’attitude vis-à-vis de moi… tes réponses évasives… l’annonce d’un voyage… des bribes de phrases que tu lançais exprès pour que je les comprenne… tout cela me faisait bien prévoir que la catastrophe se préparait… Jessie ! Jessie !… Tu ne vas pas faire ça ?… Jessie ! Mon dieu ! ma tête éclate !… Sache que je ne vis plus, que je suis comme fou depuis deux jours… Alors, tu vas te donner à ce…

JESSIE, (l’interrompant sèchement.)

Cela ne te regarde pas !

MAX.

C’est révoltant… Je t’en supplie, je t’en supplie !

JESSIE.

Suis-je ta maîtresse pour que tu me parles ainsi ?

MAX.

Non, mais il a toujours été convenu que tu le serais un jour… Tu m’as juré que, quand tu te donnerais à quelqu’un, ce ne serait qu’à moi !

JESSIE.

Tu parles comme un enfant que tu es, Max.

MAX.

Tu parles déjà comme la femme que tu seras demain !

JESSIE.

Si c’est pour me faire cette scène que tu es