Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAVRES.

Merci !… Merci !…

JESSIE, (au bout d’un moment.)

Je vous en prie !

CHAVRES, (avec un élan goulu et une voix plus fiévreuse qu’au premier acte.)

Enfin !… enfin !… C’est donc vrai !… Elle est à moi… à moi, l’enfant exquise !… Nul maintenant ne pourra porter la main sur elle.

JESSIE, (embarrassée.)

Relevez-vous, voyons… les domestiques…

(Il va fermer la porte.)

CHAVRES.

C’est une telle surprise !… Je vous espérais si peu !

JESSIE.

Vraiment… à ce point ?… Vous m’étonnez !

CHAVRES.

J’avais même pris mon parti de la déception, en sorte que j’ai été tuer les heures et cartonner au cercle… Au lieu de l’attente passionnée, ma soirée s’est fondue dans une espèce de douceur résignée.

(L’orchestre a repris dès la rentrée du duc.)
JESSIE.

Si vous ne m’espériez pas du tout, pourquoi ces musiciens, je vous prie ?

CHAVRES.

Ils étaient commandés depuis hier.

JESSIE.

Pourtant, nous ne devions rentrer qu’après