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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/148

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NETCHE.

Vous avez fait aussi votre petite pièce ; ça se gagne ! Cabotins !

GENEVIÈVE, faisant la grimace.

Oh ! cette vilaine Netche ! Non… pas cabotins… nous sommes… (Elle cherche.) les imprésarios de notre bonheur… voilà. Ça, c’est une définition qui me plaît.

(Elle rit.)
NETCHE.

Si vous le pouviez, comme on sent que vous veilleriez encore de loin sur son bonheur, à votre homme !

GENEVIÈVE.

Je n’aimerais pas le savoir malheureux, voilà tout… Mais quant à m’en occuper jamais, ou à me donner une once d’émotion à cause de lui… ah ! non !… Penser que j’ai été jadis assez bête pour me faire tant de mal ?… Tout est passé. Tenez, dans le livre que je lis là, il y a cette phrase (on dirait un proverbe oriental) : « Quand tu sens que tu vas pleurer, pense à la stupidité de la cause et tu souriras ». Maintenant, s’il arrivait quelque chose, n’importe quoi, je crois que je saurais sourire et m’en tirer de façon spirituelle, ce qui est toujours, après tout, la vraie façon de s’en tirer.

(Reviennent les Russes.)


Scène V


Les Mêmes, Le Prince, La Princesse, puis FÉLIX.
LE PRINCE.

Voilà.

(Ils exhibent un long porte-photographies de voyage.)
GENEVIÈVE.

Oh ! que c’est drôle !… Cette bonne Louise !… C’est qu’elle est devenue énorme… Ma parole, elle a l’air Russe, véritablement.