Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/160

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GYSÈLE.

Rien… une impression.

ANDRÉ.

Si. Tu insinues… tu veux dire quelque chose…

GYSÈLE.

Rien… Je te dis ça en passant… une impression…

ANDRÉ.

Qui t’est venue quand ?… À quel propos ?… Pourquoi me dis-tu ça maintenant ?…

GYSÈLE, se reprenant.

Mais je ne sais pas… Je n’y tiens pas autrement… Nous n’allons pas entrer en discussion à cette heure-ci… J’ai sommeil. Bonsoir…

ANDRÉ.

C’est que c’est si particulier ce que tu viens de dire, rapproché de certains renseignements récents qui m’ont frappé. Alors, rien ?… Tu ne l’as pas vue, par hasard ?

GYSÈLE.

Moi ? Ce serait un comble !… Veux-tu me décrocher cette agrafe, qui me gêne ?

(Ils sont de face en ce moment ; dans le fond passe Netche qui s’adresse au lifterboy.)
NETCHE.

Ce monsieur réclame sa malle.

LE LIFTER.

Madame, elle a dû sûrement arriver par l’omnibus… On doit la lui monter en ce moment.

NETCHE.

Merci. (Elle entre dans le salon, se dirigeant vers le tea-room. Elle aperçoit André et Gysèle qui ne peuvent pas la voir.) Tiens, tiens, ce cher ami !

(Elle se retrousse pour prendre dans le fond de sa jupe un énorme porte-cartes de père de famille. On la voit griffonner un mot, pendant qu’André finit de dégrafer le manteau de Gysèle.)