Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/216

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crainte. Notre part est la bonne. Je me charge de nous. (Georges lui tient les mains et la regarde dans les yeux.) Eh bien ? quoi ?

GEORGES.

Eh bien ! eh bien ! est-ce que tu ne vois pas que je me retiens pour ne pas t’écraser dans mes bras ?

ISABELLE.

Chut ! Je vous assure que nous nous couvrons du plus complet ridicule… Filez !… Mais où est-elle donc passée ? Elle a dû grimper dans sa chambre.

GEORGES, souriant finement.

À tout à l’heure, alors…

ISABELLE, haussant les épaules.

Ah ! français que vous êtes !… Les vieilles plaisanteries ne perdent pas leur droit… et il y a toujours du commis voyageur chez l’homme le plus inlelligent.

GEORGES.

À tout à l’heure, tout de même.

(Il sort.)
ISABELLE, restée seule, va vers la porte de droite puis elle se ravise, remonte au fond, ouvre la porte vitrée du jardin d’hiver plongée dans l’obscurité. Elle appelle.

Nine !… Nine ! es-tu là ?

(Elle tourne le bouton électrique, inspecte et ressort.)


Scène XII


JEANNINE. ISABELLE.

(À ce moment la porte s’ouvre violemment. Jeannine se précipite en courant dans le sens du salon.)
ISABELLE.

Eh ! bien, qu’est-ce que c’est ? Pourquoi cours-tu comme une folle ?