Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/253

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MADAME HEIMAN.

Est-ce bien vrai, aussi, ce que vous me disiez tout à l’heure de votre intimité, ou du moins de votre… manque d’intimité avec Georges ?

ISABELLE, avec un mouvement d’hésitation et rapidement.

Qu’importe !

MADAME HEIMAN.

Ah ! bien, parfait !

ISABELLE, embarrassée, à voix basse.

J’ai été obligée de céder à Georges. Oui, je n’ai pas pu agir autrement… il m’a semblé que mon devoir…

MADAME HEIMAN, riant.

Parfait ! (Elle va sur le perron et appelle en l’air.) Georges.

ISABELLE.

Que faites-vous ?

MADAME HEIMAN.

Après ce que vous venez de me conter là, je suis complètement rassurée. Vous allez voir… j’ai hâte de vous montrer que je n’ai pas gaffé.

LA VOIX DE GEORGES., par la fenêtre du premier étage.

Quoi ?

MADAME HEIMAN, du perron.

Je m’en vais… Alors je vous appelle comme vous me l’avez demandé.

VOIX DE GEORGES.

Je descends !

ISABELLE.

L’absurde histoire !

MADAME HEIMAN.

Il ne faut pas laisser traîner les malentendus. Axiome. Vous débutez ; moi j’ai quinze ou vingt ans de… virtuosité. Fiez-vous-en à moi, ma chère… Je vais commander ma voiture pour la promenade. Pendant ce temps vous allez dire votre soupçon tout franchement à Georges et… je reviendrai vous prendre en victoria… Tenez, je ris !