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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/330

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PIERRE, essayant d’être naturel.

Tu vois… en effet… je… j’arrive… je suis de retour. Alors en passant… en allant… à machin… à Londres… je suis descendu chez Odette.. Et… (Haussant le ton.) ça va bien, toujours ?

GEORGES.

Mais tu… tu vois.

(Silence.)
PIERRE, à Jeannine qui n’a pas bougé, près du piano.

Bonjour, Jeannine.

JEANNINE.

Bonjour, monsieur.

(Elle ne bouge toujours pas. Silence)
PIERRE, à Jeannine.

Eh bien, c’est tout ce qu’on me dit ?

(Jeannine s’approche de Pierre et lui tend le front.)
GEORGES, à Jeannine.

Jeannine, voulez-vous, s’il vous plaît, aller prévenir votre sœur que Pierre est là… qu’elle descende tout de suite.

(Jeannine sort.)


Scène V


GEORGES, PIERRE.

GEORGES, il va à Pierre, d’une voix blanche.

Ta main, Pierre. Dans cet extraordinaire moment où tu viens de m’apparaître, là, je me suis demandé si j’avais bien toute ma raison !… si ce n’était pas mon cerveau qui projetait réellement ton image dans le cadre de cette porte… à deux mois de distance !… C’est tellement fou !…

PIERRE.

Écoute… je…