Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ANDRÉ, présentant.

Miss Netche Hems, la traductrice anglaise bien connue.

VALGY.

Madame.

NETCHE, rectifiant.

Non : mademoiselle, si ça ne vous fait rien.

BOUYOU, à André.

Oh ! je me souviens… c’est mademoiselle qui a traduit ce roman que vous m’avez prêté, sur l’Amour thérapeutique.

NETCHE.

J’aime à constater que vous me faites de la réclame, mon cher. Oui, mademoiselle, c’est moi, bien que je professe sur ce sentiment des idées bien différentes de celles de l’hygiéniste. J’estime que le bon Dieu s’est occupé de l’amour grosso modo, et à une époque où son éducation de bon Dieu n’était pas encore faite… en sorte que nous en sommes réduits à des moyens un peu barbares. Maintenant que son goût artistique doit être plus raffiné, quel repentir il doit éprouver !… Adieu, Geneviève, à tout à l’heure… à dîner… (À André, en s’en allant.) J’ai dit mon petit mot… petit mot… Êtes-vous content ?

ANDRÉ, refermant la porte en riant.

C’est une excellente amie… Elle est venue s’installer chez nous pour l’Exposition.

GENEVIÈVE.

Elle a la vie un peu dure, et nous sommes enchantés de cette occasion… Je l’aime infiniment.

ANDRÉ.

Et elle a dit juste, vous savez ? c’est « un vieux vierge ».

VALGY.

Elle n’est pas jolie, jolie, mais enfin…

ANDRÉ.

Pauvre femme !… Une fois, on l’a demandée en ma-