Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/19

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MATROBLA.

En vérité, Christ est ressuscité.

(Elles s’embrassent puis reprennent leur ouvrage.)
LA SERVANTE.

C’est la fin de la messe… Les couvertures de ces demoiselles sont faites…

MATROBLA.

Regarde sa malle… Est-elle belle ! Et deux valises !… Dire que je l’ai vu grand comme ça, le petit Dimitri !… Et maintenant voilà qu’il a des moustaches ! Quand je l’ai vu arriver ce soir — j’étais dans la cour de la ferme à donner à manger aux dindes — je me suis dit : « Quel est cet officier que mesdemoiselles nous rapportent ? » Il a fallu qu’il me dise : « Bonjour, vieille peau de bique ! » comme il m’appelait toujours, pour que je le reconnaisse… Deux valises !… avec ses initiales en rouge. Regarde : D. N.

LA SERVANTE.

Est-il vrai, la mère, qu’il reparte déjà demain ?

MATROBLA.

Oui, oui, il est venu un jour, en passant, embrasser tante Sonia et tante Laure, avant d’aller là-bas, avec son régiment, se battre contre les Turcs.

LA SERVANTE.

Contre les Turcs !… Jésus Saint !… nous sommes