Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/297

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IRÈNE.

Eh bien alors, par égard pour nous tous, je te prie désormais de mieux recevoir tes amis.

RICHARD, (se contenant.)

C’est à moi que tu parles de la sorte ?

IRÈNE.

À qui voudrais-tu que ce soit ? Simple remontrance domestique dont je te prie de tenir compte, voilà tout.

RICHARD, (avalant sa rage, les yeux ardents, et un petit rire nerveux aux lèvres.)

Tu exagères, je crois…

IRÈNE.

Du tout.

RICHARD.

Si, si, tu es très nerveuse depuis quelque temps ; le premier air de la campagne te met trop de joie en tête… C’est ton excuse. Et pour que tu en arrives à me parler sur ce ton, c’est que tu as perdu évidemment la notion des choses… tu te grises… tu ne vois plus…

IRÈNE, (sévèrement.)

Richard, veux-tu parler plus poliment à ta mère, s’il te plaît !…

RICHARD.

Si, si, tu perds pied.