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IRÈNE, (lui servant le fruit.)
Prends. (Puis elle s’approche de lui le cou levé.) Et prends.
(Il l’embrasse sur un coin de chair rose.)
GEORGET, (après s’être assis à la table.)
Ah ! qu’il fait bon d’être chez soi, tout de même ! Je me sens une âme bourgeoise que mon pays, hélas, ne sait pas apprécier.
IRÈNE.
Oui… Qu’on est heureux, dis ? Je ne rêvais pas un tel bonheur. (Tout à coup effrayée de ce qu’elle a dit.) Mon Dieu, touche du bois, vite !
GEORGET.
Le pied de la table ?… C’est bon tout de même ?…
IRÈNE.
Tiens, pourquoi pas !
GEORGET.
Alors, tu ne te fiches plus de ton pauvre bleu ?
IRÈNE.
J’adore le bleu.
GEORGET.
Terrible ! Qu’est-ce qui te rend si bête ?…
IRÈNE.
L’amour ! le pauvre, absurde et doux amour !… Ah ! l’heure adorable, chéri ! Je les goûte en avare, ces heures… Je les respire comme des pêches…